Enquête sur la notion d’échange dans une quartier de Saint-Michel sur Orge (Essonne).
Le cycle 2025 est consacré à l’espace public, notamment en milieu urbain périphérique. On organisera des actions permettant de réfléchir à leur réinvention dans le cadre d’une réflexion sur le « droit à la ville » entendu comme un droit à la liberté d’expression urbaine.
Le droit à la ville est un « droit à la vie urbaine, à la centralité rénovée, aux lieux de rencontres et d’échanges, aux rythmes de vie et emplois du temps permettant l’usage plein et entier de ces moments et lieux ». Henri Lefebvre , Le droit à la ville suivi de : Espace et Politique (1968), Paris, Anthropos, 1972.
La récente fermeture** à Saint-Michel sur Orge, Essonne, d’une grande surface offre l’occasion de repenser avec les habitants du quartier du bois des Roches la relation que ceux-ci souhaitent entretenir avec leurs commerces de proximité, et plus largement avec la notion d’échange qu’il s’agisse de biens, de services … ou d’imaginaires…. car au travers des biens achetés ou vendus ce n’est pas qu’un profil de consommation, un algorithme, qui transparait mais tout une construction sociale du rapport à la consommation.
Il s’agit d’accéder aux quartiers populaires, une catégorie de la population sous présentée chez les militants Verts.
Dans une logique participative, nous souhaitons remédier à l’absence d’inclusion des habitants dans la production des espaces urbains, en l’occurrence commerciaux, en les invitant à imaginer leur « grande surface » à partir de leurs pratiques de consommation, et non seulement selon les modèles de marketing ou autres algorithmes. Il nous parait nécessaire de mettre en œuvre une enquête permettant de saisir les propositions des riverains au plus près de leurs propres mots, idées et usages. La méthode suggérée est mixte : elle associe les enquêtes d’urbanisme existantes, des outils d’enquêtes socio-anthropologiques et des approches ou mises en situation issues de la recherche-création.
Le projet procède en 6 étapes ou ateliers (mensuels) au cours desquels sont collectés les récits des habitants relatant à la fois leur expérience actuelle d’usager et leur vision idéale. Les enquêtes seront encadrées par un tandem composé d’un comédien spécialiste du théâtre de rue et par un anthropologue. L’enquête débouche (courant juin : date à fixer) sur une forme de restitution hybride à la fois artistique et scientifique, en l’occurrence une « conférence déambulatoire ». Cette dernière sera présentée in situ à l’adresse des habitants du quartier et vise à mettre en lumière la conception du commerce, de l’échange et de la consommation qui aura émergé au cours des ateliers. Le projet sera accompagné par un collectif de chercheurs, d’artistes, de militants et d’usagers-citoyens. Les ateliers nécessiteront la participation de bénévoles que nous espérons progressivement mobiliser d’un atelier à l’autre. Les ateliers permettent la collecte de récits. Ils sont constitués d’interventions dans l’espace public à la rencontre des habitants. Ces matériaux, essentiellement des éléments narratifs qualitatifs, seront présentés aux sociologues du collectif qui pourront en déduire des élaborations faisables, éventuellement quantifiables. Les échanges seront un événement en cohérence avec le projet : conférence, projection, intervention diverse, etc. Le projet débouchera sur un rapport écrit restituant les étapes du projet ainsi que la synthèse des études existantes. Une capsule filmée / podcast sera également conçue au titre d’archive et de promotion du projet.